Lorsque les trains déraillent, ce qui me fait de la peine, ce sont les morts de première classe. (S.Dali)

Après un long moment dans le tunnel, je sortis de l'obscurité pour découvrir le paysage qui m'entourait, de prime abord effrayé par la vision de cette inconnu, je n'imaginais pas à quel point j'allais être passionné par cette chance qui m'était donné, celle de naître.
Les premières gares de l'enfance passèrent difficilement, m'attachant vite, je perdais tout se qui comptait à mes yeux... Se qui, m'obligea à m'habituer à être seul.
Heureusement grâce à quelque rencontre fortuite dans divers wagons, je découvris à quel point je me sentais mieux en me servants de mes bagages, que je trainais comme un boulet à ma cheville, pour me vider artistiquement. D'abord musicalement, mais c'est surtout la peinture et la photographie qui stimule mon envie créatrice et ma soif de liberté, car oui, l'art m'a délivré des chaines qui m'incombait.
Je suis un passionné, seul, sur ma banquette à regarder par la fenêtre, à découvrir, à aimer, à haïr, à vivre. Passionné par ce monde, par moi même, par vous... Toujours à la recherche.
Changer de train pour prendre la correspondance de l'adolescence a été un virage énorme dans ma vie, certes pour moi, le fait de changer physiquement a été positif car je n'étais pas gâté...
Mais c'est surtout sentimentalement que j'ai, évoluer pourrait-on dire. J'ai entrevue le vrai visage de l'amour et de la tristesse, une découverte de la dur réalité à laquelle je n'étais pas encore préparé... Depuis, ma vie sentimentale n'a ni queue ni tête, pas de début ni de fin, un éternel point d'interrogation que je cache dans divers excès et abus.
Depuis je m'efforce de continuer mon trajet, malgré la nostalgie de la station passée, en essayant de ne pas me lasser de toujours tout redécouvrir et d'abandonner.
Le contrôleur n'est toujours pas passé, j'ai de la chance car si il contrôlai mes papiers, il découvrirai que je n'est pas de ticket...

(François G.)